De nombreuses voix s’élèvent en faveur d’un embargo total et immédiat, comme celui mis en place par les États-Unis et le Royaume-Uni – nettement moins dépendants que l’UE en gaz russe. Cette solution présente l’avantage d’un effet maximal. Mais sa mise en œuvre se heurte à de très sérieux obstacles.

En premier lieu, les importations sont régies par des contrats de long terme d’achat ferme dits « take or pay ». Les acheteurs qui les ont signés doivent enlever les quantités prévues ou, à défaut, les payer. Il faut donc les rompre, par exemple en invoquant une clause de force majeure. Mais les opérateurs comme Engie ou RWE sont également tenus par des contrats de fourniture avec leurs propres clients. Pour les honorer, ils devraient donc se retourner dans l’urgence vers d’autres sources, sources à des prix d’approvisionnement plus élevés.